texte d’Eugène Ionesco
Mise en scène de Christian Schiaretti – Tréteaux de France
Avec Robin Renucci en alternance avec René Loyon (Le professeur) ; Jeanne Brouaye (L’élève) ; Yves Bressiant (La bonne) Scénographie et accessoires : Samuel Poncet Costumes : Thibaut Welchlin Lumières : Julia Grand Maquillage/Coiffure : Romain Marietti et Julie Brenot Assistante mise en scène : Joséphine Chaffin
Cette leçon se donne à trois : un professeur d’allure classique, une élève docile, une bonne rigoureuse et austère. Rendez-vous est pris, chez le professeur, pour préparer « mademoiselle » au « doctorat total ». La progression du savoir sera méthodique : géographie, arithmétique, linguistique et philologie. Au départ, les échanges respectent le strict cadre des codes sociaux. Il y a la timidité du professeur, la naïveté de l’élève et les interventions intempestives et inquiétantes de la bonne. C’est par le langage que tout va basculer, s’affoler. Le professeur s’empare peu à peu de la parole et la leçon prend un tour magistral et sadique. Son objet se fait de plus en plus improbable. Les mots s’animent alors en séries obsédantes, se répètent jusqu’au mot de la fin, qui apparaît alors comme l’instrument d’un crime imaginaire perpétré sur scène : « Dites : couteau… cou… teau… couteau… cou… teau… ». Dans ce drame comique, le langage est comme un terrain miné qui, sous ses apparences de convention et d’échange, devient l’arme abstraite d’un asservissement. Si la leçon ne nous enseigne rien, elle fait plus essentiel : elle nous met en éveil (extrait de la présentation sur le site des Tréteaux de France)